Ouest-France

IPTV, la fin ? Nouvelle victoire pour la LFP et Canal+ !

C’est un nouveau rebondissement dans le bras de fer qui oppose les diffuseurs du football français aux gestionnaires de plateformes d’IPTV. Dorénavant, les services VPN devront bloquer l’accès à ces sites.

► En bref

  • Un jugement du tribunal judiciaire de Paris impose de nouvelles règles aux VPN
  • Ils sont désormais obligés de bloquer les accès aux plateformes d’IPTV
  • Certaines entreprises contestent la décision

Si vous utilisez des services d’IPTV, alors sachez que la justice française vient de serrer encore un peu plus les boulons autour de ces plateformes. Traquées depuis plusieurs années par les principaux diffuseurs d’événements sportifs, voici que ces plateformes se retrouvent à nouveau au cœur d’une décision de tribunal, rendue suite à une procédure initiée par Canal+ et la Ligue de Football Professionnel. Car, après avoir obtenu il y a quelques mois l’obligation de blocage des IPTV par les FAI (Fournisseurs d’Accès à Internet), les deux entités viennent de gagner une nouvelle bataille, cette fois-ci au travers d’une décision coercitive à l’encontre des VPN.

200 plateformes bloquées par les services VPN

C’est ainsi que, le 29 avril dernier, le tribunal judiciaire de Paris a donné gain de cause à la LFP ainsi qu’à Canal+ dans leur requête. Selon le compte rendu de délibéré, les services proposés par les entreprises VPN constituent bel et bien des outils pouvant faciliter les infractions à la loi. De quoi leur imposer, donc, la mise en place de systèmes de blocage pour prévenir tout accès via les réseaux virtuels privés aux plateformes d’IPTV. Ainsi, à partir de maintenant, les VPN vont devoir actionner les mesures “propres à empêcher l’accès à partir du territoire français” à tout diffuseur illégal ciblé par le rendu de jugement.

Des réticences face à la décision

Et cette décision du tribunal judiciaire de Paris fait parler. Car au travers de ce jugement, la Cour crée une jurisprudence nouvelle, qui vient impacter le fonctionnement même des réseaux virtuels privés. Dorénavant, et sans être considéré comme un acteur actif de la diffusion illégale, le réseau virtuel privé n’est plus si privé, de par son obligation de blocage de certains sites. Du côté des entreprises concernées, la décision fait réagir ; chez NordVPN, par exemple, on estime que le jugement pourrait mettre en danger la protection des utilisateurs ainsi que leur liberté d’expression.

Reste à voir si les gestionnaires de VPN vont tenter de faire suspendre la décision. Pour l’heure, aucune procédure d’appel n’a été annoncée.